Télécom Saint-Étienne, école d’ingénieurs spécialisée dans les nouvelles technologies, a naturellement vocation à s’emparer de tous les aspects relatifs à celles-ci. L’émergence du numérique engendre de profondes mutations au sein de la société, soulevant nombre de questionnements, ceci au-delà des apprentissages techniques, largement abordés dans les cursus. L’école ayant à coeur d’amener ses étudiants à prêter attention aux questions éthiques et sociétales liées aux nouvelles technologies, c’est dans cette optique que le cycle de trois conférences « La face cachée du numérique » a été organisé, celui-ci étant ouvert au grand public.
Se déroulant au cours des mois d’avril et mai, ces trois événements ciblaient chacun une problématique particulière. Le premier d’entre eux, « Une neutralité fantasmée ? », visait à sensibiliser aux questions environnementales liées à l’extraction des métaux et terres rares et à la consommation électrique d’un secteur énergivore. Ont également été évoquées les bonnes pratiques à mettre en œuvre, côté utilisateur comme côté développeur, pour limiter les impacts négatifs. Dans un second temps, la question de la neutralité des outils numériques a été abordée, ainsi que celle de la déontologie, enseignée dans les cursus de droit et de médecine notamment, mais peu présente de celui d’ingénieur.
La deuxième de ces conférences, intitulée « La productivité, à quel prix ? », était centrée sur les mutations entraînées par le numérique au sein des organisations de travail et sur les risques psychosociaux qui en ont découlé. Les intervenants ont insisté sur la nécessité de remettre le bien-être des employés au cœur des débats et sur les dispositifs à mettre en œuvre, tels le droit à la déconnexion, pour enrayer des sensations de surcharge informationnelle ou d’incapacité de concentration.
Enfin, le cycle s’est conclu avec « Outils d’exclusion ou d’émancipation ? », conférence au cours de laquelle a été évoquée la question de la fracture numérique. L’omniprésence de la technologie au sein de la société a en effet entraîné la mise à l’écart d’une partie de la population, en difficulté avec ces outils. Des acteurs du territoire stéphanois ont donc présenté différentes expériences menées localement afin de pallier à ce problème et utilisant le numérique comme un moyen d’émancipation, afin de redonner aux personnes les plus fragiles des moyens de regagner du pouvoir d’agir.
Nombreux sont ceux qui ont répondu à l’appel, étudiants comme personnes extérieures à l’école, prouvant que les questionnements liés au domaine du numérique rassemblent largement et au-delà des cercles d’initiés. Les étudiants ingénieurs ont ainsi eu l’occasion de s’emparer, par un prisme autre que technique, des sujets dont ils sont les futurs experts. Maintenant que la « face cachée du numérique » leur a été en partie révélée, il leur appartient de s’interroger plus en profondeur pour faire toute la lumière sur celle-ci.